Le témoin a donné du fil à retordre à la défense de Charles Blé Goudé ce mardi 25 octobre. L'avocat de l'accusé est revenu sur plusieurs points des précédentes déclarations de Metche Metchro Moise Harold Fabrice. Des interruptions du bureau de la procureure ont par ailleurs provoqué d'intenses discussions entre les parties et la Chambre.
Par Camille Dubruelh
Des questions de la défense susceptibles de compromettent la protection du témoin
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Le témoin appelé à situer Sapia, une ville où il aurait servi en 2004
Le contre-interrogatoire du jour a finalement commencé. Pour tenter de démontrer l'absence de crédibilité du témoin, la défense a suivi la même stratégie qu'hier, confrontant les propos de l'ancien paramilitaire avec ses déclarations antérieures. Jean-Serge Gbougnon s'est donc intéressé à des points précis, commençant par « l'avant-poste » de Sapia, où le témoin assure avoir été envoyé en 2004. Pendant de longues minutes, l'avocat a interrogé Metche Metchro Moise Harold Fabrice sur la localisation des villes de Sapia et de Bondoukou. « Je cherche à démontrer qu'on nous a ramené un témoin peu crédible. Il n'arrive pas à situer Sapia ! », a justifié Jean-Serge Gbougnon, alors que le président de la Chambre l'interrogeait sur la pertinence de ses questions.
Suite à une intervention du bureau de la procureure, l'ambiance est devenue de plus en plus électrique. « Calmez-vous où nous allons interrompre l'audience ! », a même menacé le juge président. N'Dry Claver, autre avocat de Charles Blé Goudé, est finalement intervenu, réclamant à la Chambre « patience et indulgence ». « La défense sait où elle va », a-t-il assuré. De retour dans le prétoire, le témoin a finalement donné sa réponse : lorsqu'on vient d'Abidjan, « on atteint Bondoukou avant d'arriver à Sapia », a-t-il assuré.
Metche Metchro : « Quand je veux rentrer dans les détails, vous me coupez ! »
La suite des débats a porté sur l'appel du 6 novembre 2004 lancé par Charles Blé Goudé. Celui-ci « demandait aux jeunes de sortir pour faire barrage aux forces françaises », selon les dires du témoin. Ce dernier a expliqué qu'il était au courant, avant même cet appel, de la « tentative de coup d'état des Français pour mettre à la tête du pays le général Mathias Doué » et qu'il avait reçu des instructions. Interrogé sur le déroulé des événements la nuit du 6 novembre, le témoin a assuré s'être rendu directement au 43e BIMA depuis Treichville où il se trouvait.
À la fin de la journée, la discussion s'est finalement portée sur les événements de 2010 et notamment la marche sur la RTI du 16 décembre. La défense continuera d'examiner les déclarations du témoin au sujet de la crise postélectorale dès la prochaine audience, jeudi 27 octobre.