
Dans une déclaration liminaire lue par Simone Gbagbo, présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC), la coalition a exprimé ses préoccupations face à ce qu’elle considère comme une dégradation du climat social et politique. Elle a cité notamment les déguerpissements dans certaines communes d’Abidjan, les tensions foncières, les difficultés rencontrées par la filière anacarde, ainsi que les grèves d’enseignants accompagnées d’arrestations. Selon la CAP, ces éléments contribuent à créer un environnement instable dans un contexte électoral jugé opaque.
La coalition a également pointé des irrégularités dans la révision de la liste électorale, mentionnant des cas d’inscription d’électeurs fictifs, la présence de mineurs et de personnes décédées, ainsi que des suspicions de migrations électorales forcées. Elle a regretté l'absence de dialogue politique, malgré des appels répétés de l’opposition depuis août 2024.
Autre sujet de préoccupation évoqué : la composition actuelle de la Commission Électorale Indépendante (CEI), que la CAP juge déséquilibrée. Elle a dénoncé la suspension des représentants de certains partis d’opposition, estimant que cela remet en question l’impartialité de l’institution.
La coalition a par ailleurs attiré l’attention sur l’exclusion de plusieurs personnalités politiques du processus électoral, dont Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. Elle a aussi exprimé son inquiétude quant à une possible radiation du président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam. En outre, elle a réaffirmé son opposition à un éventuel quatrième mandat du président Alassane Ouattara, qu’elle juge contraire à l’esprit de la Constitution.
En conclusion, la CAP-Côte d’Ivoire a lancé un appel à l’organisation d’un dialogue national inclusif, à la mise en place d’une CEI indépendante, à l’audit de la liste électorale et à la réintégration de toutes les figures politiques exclues. Elle a annoncé l’organisation d’un grand meeting à Abidjan le 31 mai 2025, en prélude à une série d’actions pacifiques destinées à faire entendre ses revendications.
Enfin, la coalition prévoit une tournée de sensibilisation auprès des chancelleries, des autorités religieuses, des chefs traditionnels et des organisations syndicales, afin d’alerter sur les enjeux du processus électoral à venir.