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Principal pacificateur du parti, Abou Drahamane Sangré pose désormais des conditions à une normalisation entre le camp Affi et celui qu’il dirige.
Tous ses proches le savent.Pour que la discussion sur le
FPI soit possible, l’interlocuteur d’Abou Drahamane Sangaré ne doit surtout pas se tromper pour parler des deux tendances au FPI. « Sinon, il te ramène sèchement à l’ordre »,préviennent les habitués. Parce que pour celui que l’on surnomme au FPI le gardien du temple, « il n’y a pas deux FPI mais celui du président Laurent Gbagbo. Un point c’est tout ».
A la vérité, y a-t-il vraiment deux FPI après la débâcle subie par Affi N’guessan à la présidentielle ? Seulement 290.000 voix récoltées sur une population électorale de plus de 6 millions d’Ivoiriens et un cinglant 9,53% qui sonne comme le plus terrible
désaveu de l’histoire.
Pourtant,celui qui fut envers et contre tous le candidat du FPI
a même été humilié dans les bastions traditionnels du parti
comme Yopougon, Adzopé, Gagnoa…
Un autre proche juge : «le gouvernement maintient artificiellement Affi N’guessan à la tête du FPI à travers sa justice
tout en sachant qu’il n’a pas de légitimité. Aujourd’hui, il
doit lui-même en tirer toutes les leçons s’il veut aller à la réconciliation». Mais le premier à faire amende honorable devrait
être Affi lui-même. Pourtant,presque deux semaines
après la présidentielle ivoirienne qui a terni son image et
mis à mal son autorité de leader,l’ancien premier ministre
de Gbagbo n’a toujours pas esquissé la moindre démarche
envers ses anciens camarades.
Selon Jeune Afrique, son entourage mûrirait plutôt le projet
de créer un nouveau parti.Pour le confrère, il s’agit de
changer le nom du FPI mais dans le contexte propre au
parti, l’analyse pencherait plus vers la création d’une nouvelle
formation politique, à l’instar de Mamadou Koulibaly qui a
fondé le Lider et qui est à l’origine de la mise en place de la
CNC, une plateforme de lutte,où il cohabite avec ses anciens
camarades du FPI.
Mais un nouveau parti ne pourrait pas porter les ambitions du
« lion de Moronou » qui se rêve président de la République. Car
même si Affi n’a battu le chef de l’état sortant que dans sa
seule région où il recueille près de 55% des suffrages, il se rêve
néanmoins en leader de l’opposition.
Au regard du contexte national, cela ne devrait pas poser de réel problème. Car il lui suffit seulement de maintenir sa proximité actuelle avec Ouattara et le gourdin de la justice contre les légitimes du parti pour continuer à faire illusion.
Jusqu’aux prochaines élections locales par exemple.Sauf que de nouveaux risques inconsidérés peuvent produire des dégâts encore plus importants.
C’est aussi pour cela que les voix s’élèvent dans les deux camps pour appeler à la normalisation du parti avant les prochaines
échéances. L’ancien premier ministre lui-même l’avait tenté avant les échéances de la présidentielle. Mais les débats n’avaient guère évolué.
Car, selon son entourage, Abou Drahamane Sangaré freine des
quatre fers sur trois conditions.
A savoir qu’Affi N’guessan doit d’abord reconnaître le congrès
de Mama qui fait du président Laurent Gbagbo le président du
FPI. Il doit également arrêter toutes les procédures judiciaires
qu’il a intentées contre ses anciens camarades et contre
le parti et faire libérer ceux qui sont incarcérés à sa demande.
Dans le camp Sangaré, on accuse en effet Affi N’guessan
d’être à l’origine de l’incarcération de nombreux cadres et notamment d’Assoa Adou accusé de complicité d’assassinat pour
le meurtre de casques bleus de l’Onuci mais le concerné n’a jamais été déféré devant un juge.
C’est d’ailleurs le même régime pour tous ceux qui sont écroués
pour des raisons politiques et dont le dossier, à l’évidence, est
vide. Assoa Adou était en effet le directeur de campagne de
Gbagbo et était expressément rentré d’exil pour conduire la
campagne de l’ancien président pour son retour à la tête du
parti. Comme lui, Hubert Oulaye, président du comité de
contrôle avait aussi mis fin à son exil dans le cadre de la
campagne pour le contrôle du FPI. Pour bien comprendre l’ire
d’Affi, il suffit en effet de se souvenir de l’arrêt du comité de
contrôle jugeant recevable la candidature de l’ancien président
qu’Affi estimait irrecevable en raison de l’absence d’une
lettre manuscrite exigée par la présidence du comité d’organisation du congrès et jugée pas nécessaire au regard des statuts et règlements intérieurs du parti. Affi N’guessan en aurait
ainsi voulu au Pr.
Sébastien Dano Djédjé emprisonné pour avoir présidé le congrès de Mama qualifié d’illégal par Affi et le régime. Des jeunes responsables du FPI sont également emprisonnés. Ils représentent une partie du vivier du parti opposée à Affi N’guessan pour le contrôle du parti.
Bref pour Sangaré, toutes ces personnes devraient également être libérées avant qu’une discussion soit possible avec le camp Affi
qui, visiblement, ne semble pas disposé à faire plus de concession
qu’à se faire adouber par ses anciens camarades.
Sévérine Blé