Alors que s’ouvre le 5ème sommet Union Européenne et Union Africaine sur le dialogue et la démocratie, une chasse aux syndicalistes de l’enseignement privé laïc est engagée à Abidjan, sous les yeux des participants. Trois syndicalistes de l’enseignement privé laïc ont été mis aux arrêts ce mercredi 29 novembre à Abidjan pour avoir voulu fait observer un mot d’ordre de grève. A en croire les faits relatés par le secrétaire à l’information dudit syndicat, Germain Kouamé, en vue de faire observer un mot d’ordre de grève, les syndicalistes étaient en visite dans plusieurs établissements auprès de leurs membres.
Ainsi, le secrétaire général du Mouvement des enseignants et éducateurs du privé et Côte d’Ivoire (MEEPCI), Dally Luc, son adjoint, Bono Bi et le camarades Gbessi Florent, étaient en visite dans les locaux de l’établissement IGES de Yopougon, où ils ont été arrêtés ce matin par la Police du 16ème arrondissement à Yopougon, puis transférés dans l’après-midi à la préfecture de police au Plateau pour dé- position. Ils seront certainement écroués à la Maison d’arrêt et de correction (MACA) aujourd’hui même. Ces syndicalistes membres de l’Intersyndicale du privé laïc (regroupant cinq syndicats).
Selon l’informateur, depuis le 28 novembre dernier, le Mouvement a lancé un mot d’ordre de grève pour une durée indéterminée. Les syndicalistes exigent l’application d’un décret signé depuis 2015 et portant sur la revalorisation des salaires dans le secteur privé de l’éducation formation en Côte d’Ivoire. Dans le détail, les enseignants du privé demandent la revalorisation du barème des salaires minima de 1998 dans le secteur de l’enseignement privé laïc et confessionnel. Ils réclament également la mise à jour des deux barèmes des salaires de l’enseignement privé laïc permettant le paiement des salaires minima conventionnels aux niveaux où ils devraient actuellement être, en tenant compte des diffé- rentes augmentations des salaires de 1994, 1995, 1996, 1998 et 2015. Dans leur préavis de grève, les syndicalistes ont expliqué les motifs de se débrayage.
« Le samedi 18 nombre dernier, lors d’une réunion en Assemblée générale (AG) extraordinaire au siège du Synepplaci à Treichville, les enseignants ont faits le point des difficultés relatives à l’exercice de leurs fonctions. Ces difficultés sont essentiellement d’ordre social. Elles portent gravement atteinte à notre dignité. Après 22 années de blocage, le Gouvernement a fait la mise à jour des salaires des fonctionnaires suivie d’un échéancier de paiement du stock des arriérés dans salaires dû au blocage. Dans l’enseignement privé confessionnel, la mise à jour des salaires a été faite de sorte que depuis le 1er janvier 2017, les nouveaux salaires de 2015 sont appliqués dans le secteur. Concernant l’enseignement privé laïc qui représente à lui seul plus de 60% du système éducatif ivoirien, rien n’est fait et cela dans une complicité entre patronat privé laïc et l’Etat qui rechigne à produire l’arrêté portant augmentation des salaires dans le secteur privé de l’éducation nationale. Cela fait 23 ans que le blocage dure », ont dénoncé les syndicalistes. C’est pourquoi ils exigent la prise de l’arrêté du Ministère de l’Emploi et de la Protection sociale portant revalorisation du barème des salaires minima catégoriels conventionnels de 1998 dans le secteur de l’enseignement privé laïc et confessionnel. Les revendications aussi sur l’apurement des 4 mois impayés par l’Etat, le paiement du stock des arriérés d’augmentation de salaires et l’application des dispositions lé- gislatives, règlementaires, conventionnelles et pédagogiques.