Ouattara roule ses opposants dans la farine

Alassane Dramane Ouattara a reconduit hier le même gouvernement que celui qu’il avait avant les élections
présidentielles et condamné ses accompagnateurs à ronger leur frein hors des institutions du pays.
Mais le chef de l’état a également coupé l’herbe sous les pieds de ses partisans à qui il avait promis plusde jeunes et de femmes dans son gouvernement.
Maintenant c’est l’heure de vérité. Après les élections et les
promesses à tout va de la campagne électorale,
nous voici projetés devant la réalité. A commencer par les
adversaires d’Alassane Dramane Ouattara qui ont, en
dépit du bon sens, tenu à participer à la mascarade électorale
de dimanche dernier. La plupart des observateurs avaient
ainsi parié sur leur entrée au gouvernement, y compris les
proches de Pascal Affi N’guessan eux-mêmes. De nombreux
cadres ont en effet rallié sa position pour cette raison.Ils doivent donc être déçus. Car Ouattara a, cette fois respecté
sa parole. A savoir qu’il n’a pas foi dans les gouvernements
d’union parce qu’ils sont inefficaces.
Puis le chef de l’état avait également envoyé une charge
sévère au FPI, les traitant de socialo-marxistes et jurant de ne
jamais s’allier à eux. Et il a bien tenu parole depuis hier où son
ancienne équipe est entièrement reconduite. Narcissique,
Ouattara a néanmoins justifié ce maintien par d’excellents résultats sur le terrain et, comme le disent les sportifs, on ne
change pas une équipe qui gagne. Ce gouvernement n’a
pourtant pas été épargné par les scandales, à commencer par
celui de l’université. La réhabilitation de cette grande électorale
avait en effet coûté quelque 115 milliards alors que
tout y est encore à construire.
Quant aux détournements largement commentés par la
presse nationale, ils avaient ainsi coûté le poste au directeur
des affaires administratives et financières. Il fut d’ailleurs le
seul à payer ces malversations.
Comme si les DAF avaient une responsabilité plus grande que
les ministres et sont autonomes, le chef de l’état a coutume
de s’en débarrasser à chaque malversation de son entourage.
Seul l’ancien ministre de la jeunesse et des sports a
accompagné son DAF viré à l’occasion du scandale des
primes des Eléphants. Mais il ya ceux qui n’ont jamais été inquiétés comme la ministre de la femme et de l’enfant Anne Ouloto mais qui s’est quand même rendu coupable d’un appel d’offres de gré à gré clandestin dans le but de spolier un groupe
belge qui détenait l’agrément pour le ramassage des ordures
ménagères. Il a fallu un lobbyng assidu des concernés pour
que l’appel d’offres soit suspendu par la direction du marché
public et laisser ainsi une chance aux responsables de la
société. D’ailleurs en cinq ans, le gouvernement de Ouattara
n’a point brillé en matière de bonne gouvernance faisant des
gré à gré la règle d’or de sa gouvernance. Signe des temps, le
chef de l’état lui-même maintient une double comptabilité
au sommet de l’état avec le programme
présidentiel PPU. Même le FMI n’a pu le ramener
à la raison et diverses taxes sont imposées depuis cinq ans aux
citoyens, particulièrement l’inscription en ligne qui mobilise
chaque année 30 milliards dans les comptes des proches du régime et particulièrement dans les caisses du ministre de la
construction Adama Sanogo.
Hier, le député KKB candidat indépendant qui n’a même pas
recueilli 5% des suffrages a réagi sur le site de I matin en
indiquant qu’il ne cherchait pas à entrer dans un gouvernement.
« Pour moi, celui qui a gagné gouverne », a-t-il répondu,
assurant qu’il a été candidatet est allé jusqu’au bout. «
Je n’ai pas été élu et maintenant je prépare 2020 ». Les autres
candidats malheureux n’avaient pas encore réagi à
cette nouvelle au moment où nous mettions sous presse.
Mais on imagine qu’aucun d’entre eux ne s’avouerait surpris
et il est certain que chacun se montrera complètement préparé
à cette éventualité.
Reste cependant à comprendre à quels intérêts ont alors servi
leur candidature, étant donné que la plupart d’entre eux
n’avait la moindre machine, n’était connu et donc ne pouvait
jamais gagner. Mais Ouattara a également coupé l’herbe
sous les pieds de ses propres partisans à qui il réitérait encore
quelques heures après son « triomphe » qu’il nommerait
plus de jeunes et plus de femmes au gouvernement au
nom de la nécessité à gouverner avec le RHDP. « Tout cela nous
le ferons », avait-il promis.
En
pure perte pour l’instant.