Ministre des Affaires étrangères et du développement international
37 quai d’Orsay
75700 Paris SP 07
Paris, le 7 septembre 2015
Monsieur le Ministre,
Je me permets dattirer votre attention sur la situation rencontrée par Monsieur Assoa Adou dirigeant historique du FPI, homme de Paix et de dialogue, et dautres prisonniers politiques de Côte dIvoire
Dans la nuit du 1er au 2 septembre des hommes encagoulés puissamment armés se présentant comme des forces spéciales ont pénétré dans les cellules dAssoa Adou et dautres prisonniers politiques à la Maison darrêt et de correction dAbidjan (MACA) et les ont fouillé.
Si le pire a été évité de justesse, ces individus lont brutalisé en lui disant que cela ne faisait que commencer. Il est à noter que juste avant lattaque lélectricité a été coupée.
Monsieur Assoa Adou ainsi que dautres prisonniers politiques ont été transférés au camp pénal de Bouaké tristement célèbre depuis Houphouët-Boigny pour ses terribles conditions de détention et disolement. De plus selon ses proches il ne serait plus en ce moment en possession de ses médicaments qui lui sont pourtant indispensables.
Ces actes inqualifiables sinscrivent dans la longue liste datteintes aux droits humains du régime d’Alassane Ouattara.
Après avoir emprisonné et parfois torturé des centaines de militants politiques et du mouvement social, interdit et réprimé dans le sang de nombreuses manifestations, sêtre ingéré dans les débats internes de partis politiques, dassociations et de syndicats, mis sous sa coupe les institutions y compris celles chargées des élections et de la justice, voilà quil sen prend à ses prisonniers politiques.
Cela envoie un très mauvais signal et ce à quelques semaines des élections en Côte d’Ivoire.
La France ne peut continuer à rester inerte et donc complice face à un régime qui engendre une telle situation.
Je vous serais reconnaissant, Monsieur le Ministre, de bien vouloir faire dans limmédiat tout ce qui est en votre pouvoir en vue de rappeler au pouvoir ivoirien ses engagements et obligations en matière de droits humains en général et plus particulièrement de sassurer, pour le moins, de la sécurité et du respect des droits quont ces détenus politiques.
Je vous prie dagréer, Monsieur le Ministre, lexpression de mes salutations les plus distinguées.
Pierre Laurent