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L’histoire de l’élection présidentielle de dimanche n’a pas fini de s’écrire. Chaque jour qui passe en effet éclaire d’une vérité nouvelle ce qui s’est passé à la CEI sur les taux de participation. L’une d’elle va édifier le lecteur sur le braquage électoral qui donna 84% des voix à Alassane Dramane Ouattara
Alors que dans toute élection présidentielle, les tendances puis le taux de participation sont donnés au début et à la fin du scrutin,en Côte d’Ivoire la commission nationale chargée d’organiser le scrutin a mis au moins 48 heures avant de donner le premier taux de participation. Et
en la forme, ce n’était pas non plus heureux, puisqu’il n’appartenait pas à Sourou Koné de communiquer le taux de participation.
Au moins pour deux raisons. Le sieur Sourou est le représentant d’Alassane Dramane Ouattara à la CEI, donc
logiquement mal placé de donner des résultats sans que ceuxci ne soient sujette à caution.D’autre part, le président de la CEI est bien en place. Interrogé d’ailleurs par les médias, Youssouf Bakayoko qu’on imaginait tendu sur le sujet avait pourtant tenté de justifier les retards et,
comme à ses habitudes, promis de donner le taux de participation bientôt. Mais voilà que quelques heures plus tard, Sourou Koné arrive seul à la télévision et donne un taux de participation. Il annonce : « le taux de participation est de 60% environ ».
La raison pour laquelle il s’est ainsi précipité est désormais claire. En fait,quarante huit heures après la
fermeture des bureaux de vote,la commission chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire constate le désert électoral ; le taux de participation n’est guère encourageant.D’après l’opposition qui a annoncé les résultats transmis par leurs relais sur le terrain, le
taux de participation est de 11%. Ce résultat est d’ailleurs
transmis à toutes les chancelleries étrangères du pays. Certaines « nous ont répondu que le nôtre était même en deçà de ce qu’ils ont comme chiffres»,raconte notre source. La CEI se met pourtant d’accord de donner un chiffre qui ne va pas déplaire au gouvernement et à ses partenaires. Mais le temps presse. La Cedeao a ses propres décomptes, soit 40%. Dès lors,le représentant de Ouattara ne peut plus attendre. Fort du fait que la télévision est au service
du régime, il se rend à la télévision nationale pour annoncer le taux de 60% qu’il a sorti de son
imagination. Ainsi mise devant le fait accompli, la CEI n’est pas contente d’autant plus que les autres commissaires ont leur mot à dire et s’ils décident de
dire la vérité, le régime peut largement
s’en trouver discrédité.
Pour venir à son secours et alors qu’il ne lui revient pas de
certifier le scrutin, l’ambassadeur des Etats-Unis organise
alors une conférence de presse pour annoncer que les élections ont été bien organisées et qu’elles sont crédibles. A quel titre ?
La suite, elle, est connue.
Après le cafouillage, la CEI retrouve son unité. On imagine
que quelques prébendes ont pu faire l’affaire mais il est difficile de le prouver. Toujours est-il que le lendemain, le taux de 55% est annoncé par Youssouf Bakayoko comme le taux de participation de la présidentielle.
Son argument est pourtant battu en brèche par la
plateforme de la société civile qui maintient son taux de 53%.
Des appels publics à connaître les chiffres du National democratic institute (NDI) sont alors lancés sur twetter par Charles Konan Banny qui avait pris soin de retirer sa candidature. Mais la communication internationale
du régime prend le relais.Les médias internationaux et
particulièrement français se focalisent sur la victoire au premier tour de Ouattara. La pression ainsi retombée sur la CEI, celle-ci pouvait maintenant annoncer un troisième
taux de participation sans risquer de se compromettre. Pis,
elle va même écrire sur son site qu’elle s’était trompée. Simple question : comment une institution comme la CEI pouvait ainsi se tromper trois fois de manière innocente, au demeurant sur le taux de participation d’une élection jouée avant qu’elle n’ait eu lieu ?
La réalité est que la CEI a eu du mal à couvrir son propre crime et celui d’un de ses commissaires zélés.
Jeanne Tétiahonon