Prétendu «calvaire de quatre mois de réclusion» à l’hôtel du Golf Le témoignage ridicule et insultant d’Alassane Ouattara

dans l’adresse qu’il a faite à ses militants à la cérémonie de clôture
du dernier congrès du rdr, Alassane ouattara a cru bon
de revenir sur ce qu’il a appelé les «quatre mois de réclusion»
à l’hôtel du Golf, son QG de campagne. devenu pour la
circonstance d’abord un démembrement de la CEI, puisque c’est là-bas que youssouf
Bakayoko, le président de cette institution, s’est rendu
pour proclamer ‘’ses résultats’’ du premier tour de la présidentielle
de 2010, après sa forclusion, puis un petit Etat où
s’étaient volontairement reclus les véritables auteurs du plan
commun de déstabilisation de la Côte d’Ivoire.
«Beaucoup oublient que le 4 décembre 2010, j’ai fait ma
prestation de serment par écrit à partir de l’hôtel du Golf où
nous avons été cloitrés pendant
quatre mois et demi (…) Pendant ces quatre mois et
demi, plusieurs jours, nous n’avions pas d’eau chaude à
l’hôtel. Moi, ça m’arrangeait parce que je prends de l’eau
froide pour me doucher tous les matins. Beaucoup en ont
souffert car, il y a des jours, nous n’avions même pas de
nourriture parce que les voies étaient rendues inaccessibles.
C’est par hélicoptère qu’on nous envoyait à manger pendant
quatre mois et demi avec des orgues de Staline qui visaient
l’hôtel du Golf, des tirs quelquefois qui ont failli nous
atteindre», a notamment indiqué Alassane ouattara, avant
d’ajouter : « Le président Henri Konan Bédié était dans la
chambre d’en face. Nous étions sur le même palier,
Henriette Bédié, Dominique Ouattara et moi-même. Nos
suites étaient face-à-face. Et plus d’une fois, j’ai dit à mon
aîné : ‘’Mais doyen, avec cette situation, je peux demander à
l’armée française de vous transporter à Daoukro où vous
pouvez être mieux en sécurité’’.
Il m’a dit : ‘’Non Alassane, je reste avec toi», comme pour
montrer que les deux alliés et leurs proches ont souffert de
ce séjour au Golf.
Que retenir de ce témoignage de l’actuel chef de l’Exécutif
ivoirien par lequel il tente
d’émouvoir l’opinion sur les conditions de vie qu’il qualifie
de désastreuses, des occupants de cet hôtel durant les
quatre plus longs mois de l’histoire de la Côte d’Ivoire ?
une tentative vaine et à la limite du mépris pour les populations
ivoiriennes qui ont plus que personne d’autre durement
ressenti les effets néfastes de la crise
postélectorale. Que ouattara, Bédié et consorts se souviennent
que rien ni personne ne les a forcés à s’installer à l’hôtel
du Golf pendant la crise postélectorale qu’ils auraient
pu éviter à la Côte d’Ivoire s’ils
avaient accepté la décision du Conseil constitutionnel, seul
vrai juge des élections, qui a clairement désigné laurent
Gbagbo comme président élu, ou le recomptage des voix
proposé par ce dernier pour sortir le pays de l’impasse. la
résidence des ouattara est située à moins de cent mètres
de l’hôtel du Golf, une forteresse que ses amis de la communauté
internationale auraient de toutes les façons
protégée. mais, plutôt que de rester chez lui, comme l’a fait
laurent Gbagbo, Alassane ouattara a choisi, avec plusieurs autres personnalités du pays ralliées à sa cause,
d’élire domicile dans un hôtel aux allures de camp militaire.
Ils y auraient souffert du manque d’eau… chaude et
parfois de nourriture que, Dieu merci, les forces coalisées leur
apportaient par hélicoptère. on croit rêver ! Et, c’est aux
Ivoiriens qu’il ose adresser de tels propos !
Voilà des gens qui après avoir décidé d’allumer la mèche qui
a embrasé le pays se sont volontairement
mis sous la protection des forces étrangères
dans un hôtel 5 étoiles dont ils ont réquisitionné le personnel
qui était à leurs petits soins. le témoignage d’un de ces privilégiés
révèle que dans cet endroit reposant que tout invitait
à la paresse, ouattara et les
siens se prélassaient à longueur de journée dans les
centaines de chambres et de suites balayées d’air conditionné,
devant la télé ou descendaient s’allonger au bord
de la piscine ou pour s’offrir de petites promenades relaxantes
dans les vastes jardins verdoyants de ce petit
paradis. on y mangeait même à satiété. En témoigne les
images diffusées par la télévision ivoirienne montrant la
seule interception par des jeunes résidents du quartier
de la riviéra, non loin du célèbre hôtel, d’un des véhicules
chargés du ravitaillement des
hommes reclus au Golf. on a pu voir du fourgon, des carcasses
de viande fraiche, de la volaille, du lapin, des
caisses de bière, de vin et même de champagne. Président
de cette ‘’petite république’’,
Alassane ouattara recevait des hôtes, y tenait des
conseils des ministres, procédait à des nominations, organisait
des dîners, en toute
sérénité, pendant qu’à l’extérieur,
des troupes étrangères, à sa solde, surarmées et suréquipées,
menaient le combat contre l’armée régulière d’un
pays sous embargo militaire. rien que pour en déloger le
Président proclamé par le
Conseil constitutionnel. Faut-il
rappeler à ouattara et à sa
clique qui ont «souffert au Golf» que ce conflit a provoqué,
selon les chiffres diffusés,
la mort de 3000 personnes, et non celle plus que théâtrale de
seulement sept femmes à
Abobo (?). Et que dans leur
progression vers le Sud, les
rebelles ont commis les pires
atrocités sur les populations civiles ? Faut-il également leur
rappeler qu’ordre avait été donné de priver les Ivoiriens
de médicaments et d’argent, donc de les asphyxier et de
les tuer à petit feu pendant que les rebelles et les soldats
français s’en chargeaient directement
? ouattara ne le sait peut-être pas, mais tandis que
«les orgues de Staline ne visaient
que le Golf», la résidence de laurent Gbagbo où
avaient trouvé refuge ses proches, des hommes, des
femmes, des enfants, des personnes
âgées, essuyait des
tirs à l’arme lourde et subissait
le déluge des bombes françaises. trouver à manger était un défi
pour les familles, et les populations
affamées ont pris le risque, sous le feu des canons,
de parcourir des kilomètres en quête de nourriture.
Pour elles, il ne s’agissait ni
d’avoir de l’eau chaude ou
froide, peu leur importait, mais
bien plus, de survivre. tout
simplement.