Tant tout ce qui bouge ou peut bouger contre le régime passe par la case prison. Le bilan de la répression d’Alassane Ouattara
contre les étudiants depuis lundi est désormais disponible
et impressionnant.
50 élèves et étudiants ont été arrêtés et déférés à la Maca. Parmi eux se trouvent 3 filles et 6 blessés par balles.
Il fallait s’y attendre. Fatalement. Les étudiants conscients des difficultés des parents d’élèves et étudiants luttent depuis, pour la suppression des frais d’inscription annexes. Lorsqu’ils ont annoncé
de leur organisation syndicale, Kandia Camara, la secrétaire
générale du RDR, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle,
avait menacé que celui qui manifeste irait en prison. Ça
n’a pas raté. La secrétaire générale du RDR a parlé, la police
a exécuté. Dans tous les cas, il manquait sur le tableau
de chasse de ce régime coutumier des emprisonnements
des opposants, des élèves et étudiants. La lacune est désormais
comblée. Alassane Ouattara tient les étudiants
ivoiriens comme il tient les opposants ivoiriens. Le tort des
étudiants et élèves, c’est d’avoir instruit les parents des
difficultés d’écolage qu’ils rencontrent et de les amener à
comprendre leur situation. Et que considérant cela, de demander
qu’il leur soit évité de payer des frais d’inscription
élevés. Devant cette démarche sociale de la Fesci, le
pouvoir n’a pas jugé bon de recevoir les enfants, d’ouvrir le
dialogue pour voir comment trouver une issue pacifique à
cette requête. Kandia Camara,désormais auréolée de son
titre de secrétaire générale du Rdr et fort de la confiance du
chef de l’Etat a préféré le bâton au dialogue. Elle, ministre
et secrétaire générale n’a pas voulu se rabaisser en discutant
avec des « petits ».
Naturellement le bras de fer qui a suivi a tourné à l’avantage
de la force. 3 jeunes filles
et des jeunes hommes qui ont eu le malheur de penser que
nous sommes dans un pays démocratique, et qu’un syndicat
peut porter des revendications vont déchanter. Et
apprendre à leurs dépens que demander la suppression de
frais de scolarité est un crime.
Et tout ça dans l’indifférence des parents traumatisés par 7
années de règne par la prison, par la terreur et par la haine et
les expropriations. Les microbes eux, peuvent sévir,
égorger impunément. Mais les étudiants n’ont pas le droit de
porter des revendications sociales.
Au risque de goûter à la prison. Prison par-ci, prison
par-là, si le pouvoir pouvait savoir que la chose n’impressionne
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