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Voici comment ouattara a désorganisé les planteurs

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avec une quantité qui s’est élevée en moyenne sur les dix

dernières années à 1,4 million de tonnes, représentant un peu

plus de 32% des parts du marché mondial. La culture du

cacao emploie près de 600.000 planteurs et fait vivre directement

ou indirectement près du quart de la population, soit

environ 6 millions de personnes.

A ce titre, cette filière est le principal pilier de l’économie ivoirienne,

surtout qu’elle contribue pour environ un tiers aux

recettes d’exportation du pays et de 15% à 20% à la formation

du Produit intérieur brut (PIB).

 !-La régulation du prix du cacao

dans son évolution dans le temps, le système de régulation

du prix du cacao au producteur a connu trois périodes:

-le système de stabilisation : de 1960 à 2000 ;

-le système de la libéralisation: de 2001 à 2010 ;

-le système de stabilisation : de 2011 à ce jour.

1- Sur la période de stabilisation de 1960 à 2000

Pendant les années 1960 à 1990, la côte d’Ivoire a connu,

après son indépendance, une croissance forte de son PIB due

en grande partie au café et au cacao. cette croissance a été

possible aussi grâce à l’etat ivoirien qui s’était impliqué directement

dans la gestion de cette filière par le biais de la caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Produits

agricoles (cSSPPA), en abrégé «cAIStAB». La cAIStAB fixait

alors les prix d’achat aux planteurs, prélevait des taxes, compensait

la baisse éventuelle des cours auprès des exportateurs

tout en continuant à payer le prix garanti aux planteurs. Les

premières tentatives de réformes sont survenues entre

1990 et 1997. en effet, à l’issue des années 1980, consécutivement

aux différentes chutes des prix des produits agricoles sur

le marché mondial et à l’incapacité de la caistab à faire face

au coût de la stabilisation des prix et à l’accentuation de sa

dette vis-à-vis des exportateurs et banquiers, l’etat ivoirien, sous

l’impulsion des partenaires au développement, a procédé à la

libéralisation de la filière cafécacao (plan d’ajustement structurel

à deux volets : le Programme d’Ajustement du Secteur agricole (PASA) en 1990 et le crédit d’Ajustement

du Secteur agricole (caSa) en

1995.

La caisse de stabilisation a été dissoute le 20 janvier 1998, remplacée par la «nouvelle cAIStAB» mise en place en 1999.

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Les actionnaires de cette structure étaient les producteurs

(33%), les exportateurs (20%),l’etat (25%), les banques, puis

les établissements financiers (8%) et les acheteurs (6%). La

nouvelle cAIStAB a été dissoute  à son tour en décembre

2001, conséquence de la nonatteinte de l’objectif poursuivi

qui était d’attribuer une part plus importante du prix international

aux producteurs.

2- Sur la période de la libéralisation 

totale de 2001 à 2010  A partir de 2001, la filière café-cacao connaît de nouveau  une réorganisation qui a permis la gestion de la filière

par les producteurs eux-mêmes

à travers : - la création de structures autonomes d’appui et de gestion de la filière, à savoir l’ARcc, la Bcc, le FRc, le

FdPcc, le FGccc ; - l’importante réduction du

rôle de l’etat dans la commercialisation intérieure ;

- le remplacement du prix bord champ garanti par un prix

bord champ indicatif ; - l’arrêt du programme de

ventes anticipées à la moyenne (PVAM).

Sur cette période, les planteurs,à la tête des structures de

la filière ont eux-mêmes régulièrement fixé et contrôlé les prix.

quand il y a eu des différentiels de prix, le fonds de réserve a

été dûment actionné, c’est ainsi qu’au moment où les cours du

cacao s’effondraient en juin 2003, le FRc qui était chargé de

la régulation financière a actionné le fonds de réserve à

hauteur de 19 milliards FcFA (30 millions d’euros) pour soutenir

désastreuse situation qu’ils vivent aujourd’hui. Malheureusement

ce système a été remis en cause en 2011 par le nouveau

pouvoir qui a alors fait un retour au système de la période post

coloniale.

3- Sur la période d’un retour à la stabilisation à partir de 2011

en 2011, l’etat a engagé une nouvelle réforme qui s’est matérialisée par la création du conseil de Régulation, de Stabilisation et de développement de la filière café cacao, en

abrégé «conseil du cafécacao».

La création du conseil du café-cacao met ainsi un terme au système libéral de gestion de la filière cacao par les producteurs eux-mêmes, fait de l’etat l’acteur principal de la filière cacao et marque la volonté

de celui-ci d’en contrôler désormais toute la chaîne de commercialisation depuis le bord champ jusqu’à l’exportation.

dans sa décision de réformer le système de commercialisation en vigueur, l’etat a choisi le retour à un système censé garantir un prix fixe au producteur. de plus, l’etat a rétabli le système de vente par

anticipation à la moyenne (PVAM). dans ce système, la

commercialisation intérieure est libre, chaque acteur collectant

le produit depuis le bord champ jusqu’aux lieux d’usinage selon

ses moyens. quant à la commercialisation extérieure, elle va

s’appuyer sur les ventes à terme ou programme de vente

anticipée et garantir en principe un prix rémunérateur au producteur.

II-Le Programme de Vente anticipée à la Moyenne (PVAM) et la

compensation  A l’époque de la libéralisation,les prix d’achat se formaient suivant les lois du marché mondial.

Le prix minimum bord champ suivait tout au long de la campagne

cacaoyère les fluctuations inhérentes au marché

international. dans le système actuel, le cacao est pratiquement

vendu un an avant d’être livré physiquement (vente à

conseil du café cacao, ce prix étant compris entre 50-60% du

prix cAF garanti. Ainsi, pour la campagne principale de 2016-

2017, le prix au producteur est fixé à 1.100 FcFA/kg qui correspondent

à 60% prix cAF garanti aux exportateurs (soit

Le programme de vente anticipée à la moyenne (PVAM) et la compensation est un mécanisme décrit comme suit :

- il est basé sur le principe de la vente par anticipation de

70% à 80% des prévisions de récoltes de la campagne à

venir. Les 20% à 30% restants étant vendus au cours de la

campagne (ventes spot) ; - au début de la campagne,

un prix moyen de vente est calculé pour le tonnage global

vendu (prix cAF garanti), puis au cours de la campagne, avant

chaque exportation, le prix à l’exportation est comparé au

prix cAF garanti et trois (3) situations sont possibles :

o soit le prix à l’exportation est égal au prix cAF de référence,

dans ce cas Il n’y a ni reversement ni soutien ;

o soit le prix à l’exportation est supérieur au prix garanti; l’écart

entre les deux prix constituant un reversement payé au conseil

du café-cacao par l’exportateur pour alimenter le fonds de

réserve ; o soit le prix à l’exportation est inférieur au prix cAF garanti,

l’écart entre ces prix appelé soutien étant alors payé par le

conseil du café-cacao à l’exportateur.

Il faut rappeler que le fonds a été instauré lors de la réforme

de la filière afin de prémunir cette dernière contre les chutes

des cours mondiaux ou en cas de défaillance d’un opérateur.

La campagne 2016- 2017 se trouve dans le cas où le fonds

III-Les constats Poussée par le Fonds monétaire

international (FMI) et la Banque mondiale, la côte

d’Ivoire, en 2002, libéralisait sa filière cacao considérée comme

corrompue, opaque et inefficace.

le FMI comme l’une des conditions préalables pour atteindre

le «point d’achèvement» de l’initiative des pays pauvres très endettés (PPte).Depuis la première quinzaine de novembre

2016, la commercialisation extérieure du cacao ivoirien rencontre

des difficultés :

- la chute de 25% des cours sur le marché international,

ayant entraîné une baisse des prix jusqu’à 1.300 FcFA/Kg ;

- les exportateurs réalisant des pertes sur chaque kilogramme

de cacao exporté et ne recevant pas la subvention attendue

de l’etat à partir des fonds de soutien sont contraints d’arrêter d’exporter -

certaines entreprises locales n’ont pu honorer les quotas

d’exportation qui leurs ont été souvent donnés de façon complaisante.

cette situation a entraîné des stocks de cacao entre 200.000

et 400.000 tonnes de fèves de cacao bloqués dans les ports

d’Abidjan et San-Pedro, ainsi que dans les magasins des

coopératives de producteurs.

cette perturbation des exportations résulte de l’incapacité du

conseil du café-cacao à compenser les pertes financières

liées au décalage de prix entre le prix du cacao à la Bourse de

Londres qui fluctue autour de 1.380 FcFA et le prix de cAF

plancher de 1.850 FcFA imposé par le conseil café-cacao en

deçà duquel la péréquation devrait jouer. Faute de quoi, l’exportateur

perdrait dans la situation actuelle environ 470 FcFA par kilogramme exporté. Selon l’article 9 de l’ordonnance n° 2011-481 du 28 décembre

2011, le conseil café-cacao devrait rembourser le gap de

470 FcFA/kg aux exportateurs.

Un fonds de réserve logé à la BceAO a été créé à cet effet

pour couvrir les risques liés aux fluctuations des cours mondiaux

du café et du cacao. La directrice générale du conseil

café-cacao a d’ailleurs reconnu que le surplus des cours précédemment élevés a permis «d’alimenter régulièrement» le

fonds de réserve qui a progressé de 58% pour atteindre

120 milliards FcFA entre juin    2015 et janvier 2016.

Les contrats déclarés fermes ne sont pas respectés

depuis novembre 2016, les producteurs n’arrivent plus à écouler

leurs récoltes, parce que le fonds de réserve n’est pas actionné.

Il est à noter que seuls des membres du gouvernement

sont signataires sur le compte où est domicilié le fonds de réserve.

Les planteurs, propriétaires des fonds sont royalement ignorés. Les planteurs dénonçant fermement l’absurdité de cette situation qui

entraine de facto la mévente de leur récolte sont réprimés sauvagement par la soldatesque du régime RHdP lors de leurs

manifestations de protestation. Le gouvernement a annoncé le

mercredi 22 février 2017 en conseil des Ministres, un audit

du système de commercialisation du conseil du café cacao.

Les termes de références de cet audit ne sont pas encore

connus.

conclusion

La fixation du prix à 1100 FcFA/kg par le gouvernement

semble avoir obéi à une logique politicienne, surtout qu’il y avait

(législatives et référendum pour   la modification de la constitution).

une gestion rigoureuse qui s’appuie, entre autres supports,

sur des attributions impartiales des quotas d’exportation et un

suivi efficient du fonds de réserve.

Malheureusement, le conseil café-cacao n’a pas observé

toutes ces mesures prudentielles. Il a donc failli à sa

mission de protection des planteurs. Il doit donc en tirer toutes

les conséquences.

La Gestion de la filière doit revenir aux planteurs, c’est pourquoi

le système de libéralisation de la filière café cacao qui

donne le pouvoir aux planteurs semble être la voie indiquée.

Les planteurs, propriétaires de la filière doivent être désormais

signataires sur le compte ouvert pour loger le fonds de réserve.

Pour la réalisation d’un audit efficace et surtout indépendant,

les dirigeants actuels du conseil café-cacao doivent être

déchargés pour éviter  toutes interférences politicienne

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