Vote biométrique à la présidentielle Ouattara sort son outil à fraudes-la dictature de ouattara qui lui permet d’imposer tout ce qu’il veut à ses adversaires

L’élection présidentielle à venir sera marquée par le vote biométrique
que le chef de l’état sortant a introduit de force dans
la procédure électorale après l’avoir rejeté en 2010.
En Côte d’Ivoire, il y a certes la dictature d’Alassane Dramane
ouattara qui lui permet d’imposer tout ce qu’il veut à ses adversaires mais il y a surtout la soumission de ces derniers.
Par exemple sur le vote biométrique introduit dans le processus
électoral à quelques deux mois seulement du vote, et
sans concertation préalable, aucune voix dans l’opposition
ne s’est levée pour dénoncer cette nouvelle procédure qui
viole avant tout le code électoral.
Du coup, les électeurs de la prochaine présidentielle vont
faire l’apprentissage du vote biométrique qui reste, pour les
affiistes, un moyen de juguler la fraude.
Le secrétaire national chargé des élections chez Pascal Affi N’guessan Kouakou Kra ne s’y trompe plus.
Lui comme les partisans de l’ancien président du FPI pensent
que la présence de l’oNG américaine NDI va également permettre
de se sortir du piège des fraudes qui avaient fait la différence
en 2010 et provoqué l’une des pires crises postélectorales
que notre pays ait connues. Pourtant, la réalitéest plus complexe. D’abord parce que ouattara s’était méfié de ce type de vote sous
Laurent Gbagbo, refusant que le vote biométrique soit incorporé
au processus électoral.
Ensuite parce que ce vote n’estencadré par aucune loi électorale.
« Le chef de l’état sortant a jugé bon dans les dernières
semaines que le vote électronique devait être intégré dans
le dispositif. Puis, le président de la commission électorale indépendante a informé les partisintéressés par le scrutin.
Lasuite est connue », assure un cadre du rPP. Enfin parce que
le vote biométrique suppose une logistique que la Côte
d’Ivoire n’a pas. En effet, la couverture internet est encore
dérisoire dans notre pays. Même à Abidjan, la connexion
internet est souvent problématique parce qu’elle est marquée
par des pertes régulières de réseaux.
Dans ces conditions, comment envisager que l’électeur
de Kani aura la connexion à une période où le réseau sera
immanquablement saturé ?
C’est le même débat est posé au Bénin où les autorités se
préparent à utiliser le vote biométrique.
Sauf que là-bas, l’élection présidentielle se tient
en 2016 et que la loi autorisant le scrutin biométrique a été
votée par l’assemblée nationale.
Ici, il n’en est rien. Mais faisons comme si toutes ces
précautions avaient été prises chez nous. Parce qu’au Bénin,
les ingénieurs informatiques et les spécialistes de la question
estiment que c’est trop tôt d’envisager le passage au vote
biométrique. Voici ce qu’en pense Jean-Marie Bitomo éditorialiste
à Africa 24 : « l’utilisation du biométrique est a
priori un instrument idéal en Afrique pour assurer la transparence
et la clarté du processus électoral et surtout le
respect des délais. C’est-à-dire la planification des élections
mais en Afrique on met toujours la charrue avant les
boeufs. Quand vous n’avez pas une technique fiable et opérationnelle, la biométrie ne sert à rien. (…) Car le plus important c’est qu’il y ait des élections transparentes pour faire
fonctionner la démocratie.
Mais tout cela est conditionné par la confiance que les électeurs
placent dans un système technique qui est mis en place.
or tant que le dit système n’est pas opérationnel, ce n’est pas
la peine de le mettre en place parce qu’on va aboutir à la
contestation des partis politiques sur la fiabilité des résultats
qui sortent des urnes (…)
L’autre problème est que vous ne pouvez pas avoir confiance
dans ces techniques-là qui sont nouvelles et très peu maîtrisées
par les états africains.
Etant donné que nous faisons toujours appel à des partenaires
extérieurs qui viennent les mettre en place ». Jean-
François Akandji Kombé ne dit pas autre chose. Pour lui, « le
plus important réside dans laconfiance parce que la biométrie
n’est pas la panacée parce que la biométrie n’empêche
pas le bourrage des urnes. D’ailleurs assure-t-il « les
grandes démocraties qui produisent ces techniques n’y ont
jamais recours pour surveiller leurs élections. Pour préparer
une élection, il ya un exercice qui est de la responsabilité de
l’état. C’est de tenir l’état-civil,organiser la procédure d’attribution
de la carte d’identité. Il faut qu’il y ait une traçabilité
qui fait que lorsqu’on établit la liste électorale, ce n’est plus
qu’un jeu d’enfant ». Pour l’ingénieur en informatique Kossi
Boniface Longuignou, le vote biométrique relève d’une fiction
parce que l’Afrique n’a pas de bases suffisantes pour
stocker l’ensemble des informations.
Même la France avec son niveau de développement
n’est pas outillée pour le faire.
Donc pour moi la seule alternative, c’est de valider la liste
électorale en la mettant à jour chaque année »
La crainte des spécialistes est d’autant plus avérée que l’opposante guinéenne Marie-Madeleine Dioubaté a obtenu zéro
voix dans son propre bureau de vote avec le même procédé.
En Guinée, l’opposition crie d’ailleurs à la fraude avec des
manifestations attendues dans le pays. Cela dit, ce dénouement
ressemble à celui observé dans plusieurs bureaux
de vote du nord du pays lorsque les FrCI de ouattara
ont délogé les représentants de Gbagbo. Comme quoi, le vote
biométrique permet au moinsd’éliminer la violence des
FrCI des ficelles de la fraude qui, elles, sont les mêmes
source Aujourd hui du Lundi 19 Octobre 2015